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Multi-artistes

La musique dans les années 70 #1

Après les sixties, LEGACY Stories vous embarque – avec une logique aussi sidérante qu’implacable – dans un voyage à travers les seventies. Hautes en couleurs et en décibels, ces années ont vu surgir quelques unes des légendes de la musique Rock et Pop pour certaines toujours en activité.

mercredi 14 janvier 2015
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Précédemment dans LEGACY Stories…
Les sixties ont incarné une révolution musicale, sexuelle et sociale sans précédent, offrant ainsi aux jeunes l’illusion d’un nouveau monde à portée de main. Ces années s’achèvent dans un bain de fleurs dans lequel plonge la génération Hippie. Ce courant atteint son paroxysme lors du fameux festival de Woodstock. Sur scène, comme pour transmettre le témoin, les artistes confirmés (Joan Baez, Janis Joplin) accueillent les espoirs de demain (Joe Cocker, Santana). Quelques unes des idées et révolutions nées dans les années soixante poursuivent leur route au début de cette nouvelle décennie, non sans se heurter aux changements politiques et économiques prêts à surgir.

 

Les temps changent

Les adolescents d’hier sont les adultes d’aujourd’hui. Cette réflexion peut s’appliquer à quelques uns des empires musicaux qui sont nés dans les années 60. Berry Gordy, fondateur du légendaire label Motown, comprend que son audacieux « business model » ne peut se limiter à l’industrie musicale seule. La société de consommation devient le mode de vie des pays occidentaux, et les foyers s’ouvrent à toutes les formes de distractions disponibles. Gordy ne reste pas sourd à cette demande. Après avoir réussi à créer la première maison de disques noire du pays, il décide de se tourner vers Hollywood et le monde du cinéma. C’est notamment pour cette raison que le siège de la compagnie quitte graduellement la ville de Detroit à partir de 1969 pour s’installer définitivement à Los Angeles en 1972. Berry Gordy va ainsi lancer la carrière solo (en tant que chanteuse et actrice) de Diana Ross, tout en présentant son ultime « supergroup » : les Jackson 5, un groupe de 5 frères qui bénéficie de tout le savoir-faire développé par Motown les années précédentes et qui va initier, sans le savoir, la culture « Boys Band ».

En délaissant partiellement la branche musicale de son empire, Gordy voit quelques unes de ses têtes d’affiche lui filer entre les doigts. Marvin Gaye, souvent surnommé le Prince Noir de Motown, fait partie de cette liste et négocie dans la douleur une liberté artistique logique : multi-instrumentiste et compositeur de génie qui jusque-là suivait la politique dictée par le fondateur du label, son talent illumine les 9 plages de son nouvel album-concept « What’s Going On » (1971) : Gaye s’y présente comme un vétéran de la guerre du Viêt Nam qui découvre avec stupeur l’injustice dans laquelle baigne son pays à son retour du champ de bataille.

 

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Le Funk de Sly and the Family Stone

Ce désespoir teinté de réalisme est un sentiment que semble également partager Sly and the Family Stone. Ce groupe originaire de San Francisco et créé en 1967 a permis à la musique Soul de négocier son virage vers le Funk. De George Clinton à Wu-Tang Clan sans oublier Rick James, la musique de Sly and the Family Stone a influencé une liste interminable d’artistes afro-américains. En 1969, le groupe frappe fort avec « Stand ! », un disque qui suinte l’optimiste et lui permet notamment de partager son message contagieux d’unité et de fraternité sur la scène de Woodstock. Cet opus tranche avec « There’s a Riot Goin’ On » (1971), un album sophistiqué et complexe dans lequel Sly et sa troupe, à l’instar de Gaye, se plaignent de l’état du monde dans lequel ils évoluent. Décidément, les années soixante dix débutent dans une ambiance morne, comme si les rêves d’hier avaient désormais du mal à trouver leur place.

 

Elvis rouge

Le King contre la drogue

Cette relative gueule de bois qui frappe certains artistes ne semble pas étonner le King, Elvis Presley. Auréolé de quelques disques d’Or parmi lesquels « In the Ghetto » et « Suspicious Minds », il a définitivement quitté les plateaux de cinéma pour se consacrer à sa musique et ses interminables tournées. N’ayant jamais porté la contre-culture Hippie dans son cœur, il demande à être reçu à la Maison Blanche. Le 21 décembre 1970, il arrive à Washington muni d’une lettre de 6 pages adressée au président. Elvis veut rejoindre le Bureau of Narcotics and Dangerous Drugs afin de donner plus de poids à son combat contre la drogue. Sa demande est non seulement acceptée mais elle lui permet de rencontrer le président en place, Richard Nixon. Ce dernier félicite et remercie le King pour son engagement contre les substances illicites. Installé dans le Bureau Ovale, sa plaque du BNDD à la main, Presley affirme son soutien à l’administration américaine : « Je suis de votre côté » lance-t-il à Nixon qui n’en demandait peut-être pas tant.

Un nouvel espoir

La séparation des Beatles en 1970 permet à chacun de ses quatre membres de vaquer à ses occupations. Le trône du plus grand groupe de tous les temps est désormais vide et nombreux seront ceux qui tenteront de monter dessus à partir des années 70 (mais de cela nous reparlerons une autre fois). George Harrison est contacté par le musicien indien Ravi Shankar afin d’organiser un événement pour récolter des fonds pour les victimes du génocide qui frappe le Bangladesh au mois de mars 1971. La population doit également faire face à une situation sanitaire déplorable après le passage d’un cyclone et la multiplication de pluies torrentielles. Reconnu comme le premier exemple de concert caritatif de l’histoire du Rock, « The Concert for Bangladesh » permet aux artistes américains d’aider les Bangladais qui n’oublient pas cette main tendue. Le concert a finalement lieu le 1er août 1971 au Madison Square Garden (New York) avec la participation de l’UNICEF qui se charge de gérer les fonds récoltés pendant cette opération (près de 250 000 dollars). Sur scène, le « lineup » réunit quelques uns des grands noms de la scène musicale comme Eric Clapton (guitare) ou encore Billy Preston (claviers). Bob Dylan, qui s’était retiré de la scène et n’avait fait qu’une apparition au festival de l’île de Wight en août 1969, rejoint le projet alors qu’il avait brillé par son absence à Woodstock quelques années plus tôt. Il préfère de fait s’engager pour des causes concrètes et livre un set nourri de ses plus grands classiques (« Blowin’ In The Wind », « Mr. Tambourine Man »). Sa performance fait partie du triple vinyle capté pendant le concert et qui remporte le Grammy Award du meilleur album en 1972.

Coming next : AC/DC, Aerosmith & co : le Hard Rock arrive… La Pop s’inspire de la musique classique…

Et aussi : le Disco et ses machines… Le cinéma et ses B.O…

Ecoutez les chansons qui ont marqué les 70’s dans la playlist Legacy Stories 70’s #1 sur Deezer ou Spotify.