Skip to content
Back to archive

Multi-artistes

Spécial Woodstock #2

Suite et fin de notre spécial Woodstock. Le public s’installe à travers les champs. Les artistes se préparent à entrer sur scène. Malgré la pluie, la fièvre monte. Woodstock s’emballe et envoie du bois.

mardi 30 décembre 2014
carreWOODSTOCK2

Le line-up prophétique
Derrière les chiffres et le public en ébullition, la musique. Car c’est ce que la génération hippie est venue écouter en masse : des chansons, des paroles, des cris et des messages, un sens à ces années où le conformisme de la ville et du monde des affaires étouffent ces jeunes venus chercher un peu d’air frais sur ce terrain agricole transformé en scène Rock. Les « aléas du direct », comme aime les appeler notre bon Michel Drucker, bouleversent le conducteur. Le groupe Sweetwater retenu dans les embouteillages ne peut assurer l’ouverture des festivités. C’est donc Richie Havens qui s’y colle en interprétant « Freedom » au bord de la transe, seul et soutenu par sa guitare sèche. Le ton est donné : les artistes visent le public droit dans les yeux sans chercher à tricher ou à surjouer. Sur les trois jours officiels du festival, toute la crème de la scène Rock se présente sur scène : Joan Baez, Janis Joplin, Sly & The Family Stone et The Who. Ils tendent également leurs mains à une nouvelle génération pour qui le festival devient une intronisation et un accélérateur de popularité.

santanawdsSantana et son Blues Band se font remarquer, tout comme le regretté Joe Cocker qui redéfinit les lois de la reprise lorsqu’il chante « With A Little Help From My Friends ». Ce moment de bravoure lui vaut l’admiration des Beatles. Ces derniers brillent par leur absence et sont de toute façon sur une route qui finit par se terminer en cul-de-sac pour le groupe. Quant à Elvis, il a déjà quitté Memphis pour Las Vegas où il enchaîne des concerts d’un autre monde. Bob Dylan, pour qui l’événement semble être fait sur mesure, préfère rester en famille dans les rues de New York. Les Doors déclinent l’invitation surtout à cause de Jim Morrison alors en pleine agoraphobie aigue. Aucune trace non plus des Rolling Stones, dont le leader Mick Jagger est retenu en Australie pour le tournage d’un film, « Ned Kelly », qui ne survit pas dans la mémoire du public.

Mais le festival a son Dieu, ou plutôt son prédicateur le plus incandescent : alors que la fin du festival est annoncée au dimanche 17 août au soir, les artistes continuent de se succéder sur scène. Devant les quelques 30 000 âmes qui ont su rester jusqu’aux premières heures de ce lundi 18 août, Jimi Hendrix arrive sur scène et livre une interprétation de l’hymne américain qui cristallise tout le message que cette génération adresse au monde : le Rock, nourri de ses watts et de sa rage, dénonce toutes les injustices qui gangrènent le monde à l’aube des années 70. Hendrix clôture le festival et fait comprendre que la jeunesse refuse en bloc cette guerre du Vietnam qui aura raison de nombreux jeunes soldats américains et ne manquera pas de traumatiser le pays à jamais. Le guitariste virtuose fait hurler cette douleur ressentie par ces jeunes qui n’aspirent qu’à plus de liberté et de paix. Il ne sera malheureusement plus là pour constater que ce même public, revenu des ces idéaux, aura finalement pris la décision de rentrer en ville pour peupler les couloirs des multinationales et des banques. Les rebelles de Woodstock finissent par grossir les rangs des empires financiers qui ne semblent avoir gardé de ce glorieux festival qu’une image teintée de nostalgie.

Coming next :
Du Rock psychédélique, du Funk chromé, des pates d’eph, des boules Disco, la crise pétrolière et Star Wars : les 70’s arrivent…

Ecoutez les chansons qui ont inspiré le festival de Woodstock dans la playlist Woodstock Generation sur Deezer ou Spotify.