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Multi-artistes

La musique dans les années 70 #4

Suite et fin de notre saga LEGACY Stories sur les seventies. Aujourd’hui, voici le quatrième et dernier épisode avec au programme Earth, Wind & Fire, Steely Dan, ACDC, The Clash et Michael Jackson, le tout en image et en musique avec la playlist LEGACY Stories 70′s #4.

jeudi 02 avril 2015
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Précédemment dans LEGACY Stories…
Le choc pétrolier réveille les consciences. Pink Floyd explore la face cachée de la Lune. Et pendant ce temps, dans le New Jersey, Bruce « The Boss » Springsteen livre ses premiers messages, entre espoir et réalisme…

Soul, Disco et Funk
La musique noire n’en finit pas d’évoluer et d’effectuer sa mue. Les bluettes R&B façonnées à la chaine chez Motown ont laissé place à des textes et des mélodies qui ne manquent pas de manifester leurs engagements politiques et sociaux. Avec « That’s The Way of the World » (1975), Earth, Wind & Fire annonce sobrement l’émergence des sonorités Disco, Soul et Funk qui ne vont pas hésiter à se mélanger les années suivantes. Un autre alchimiste va créer la bande son de toute une génération grâce à un album qui devient dès sa sortie un coup marketing de génie : Stevie Wonder, l’enfant chéri de Motown, négocie un contrat en or de 13 millions de dollars avec ladite maison de disques avant de livrer les bandes masters de son dernier chef-d’œuvre, « Songs in the Key of Life ». Ce double album complété d’un 45tours bonus (probable ancêtre des Bonus Tracks chers aux CD des années 80 et 90) raconte l’histoire et le séjour d’un homme sur Terre. Stevie en sort des classiques qui depuis n’ont que très rarement quitté les setlists de ses concerts : « Sir Duke », « I Wish », « Pastime Paradise » (que Colio sample en 1995 pour son « Gangsta’s Paradise ») ou encore « As » et « Another Star ». Stevie mêle le swing élégant de la Soul à des paroles qui, loin d’être mièvres, s’adressent à chaque auditeur pour lui parler aussi bien d’amour que de politique. Une leçon de vie, tout simplement.

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En parlant de swing, il serait imprudent de négliger la vague Disco et le sentiment d’urgence et de célébration que cette musique sait créer sur les pistes de danse à travers la planète. Donna Summer est l’ambassadrice de charme de cette nouvelle école qui s’intéresse plus à l’amour charnel qu’aux romances idéalistes. Nile Rogers, Bernard Edwards et Tony Thompson, les membres fondateurs de Chic, donnent à cette musique ses lettres de noblesses et la rendent « bankable » à souhait auprès du grand public. « Le Freak » devient un hymne universel et intemporel, tout en adressant un message à peine subliminal : la musique noire sort graduellement de son Ghetto pour goûter aux joies illusoires du capitalisme. Le Disco comme exutoire et moyen d’émancipation : une leçon que les jeunes frères Jackson ont retenu et ont su appliquer pour relancer leur carrière. En 1975, leur relation avec Motown est usée à force de tournées incessantes appuyées par un répertoire qui manque de suivre leur croissance. En moins de trois ans ils parviennent à renouer avec un franc succès aussi bien critique que commercial, gravé dans le sillon de leur premier album en tant que producteurs, compositeurs et interprètes : « Destiny ». Cet opus contient deux classiques incontestés du groupe : « Blame it on the Boogie » et « Shake Your Body ».

L’insouciance juvénile des Jacksons se heurte à une vague intrépide et avant-gardiste nommée P-Funk. Le charismatique George Clinton pilote toute une galaxie de musiciens parmi lesquels Maceo Parker et Bootsy Collins, avec qui il va redéfinir les bases du Funk. Il prolonge ainsi tout le travail déjà entamé par James Brown. Dans la communauté Hip Hop des années 80 et au-delà, Brown et Clinton restent sans doute possible les musiciens les plus « samplés » – de façon plus ou moins légale – de l’histoire du disque. En 1976, le nouveau pape du Funk sort avec songroupe Parliament l’album « Mothership Connection » et plonge le Funk dans une autre dimension, démontrant ainsi que si cette musique se vit sur scène à l’occasion de Jam Sessions interminables, elle sait aussi être le fruit d’ingénieuses expérimentations menées en studio.

Esthétisme & guitares électriques
Le studio, justement. Le Rock, par la force des choses et avec le poids des années de crise, s’assagit. Le genre est désormais investi par des musiciens qui savent aussi être de véritables esthètes. Phil Spector a engendré une descendance totalement obsédée par la justesse absolue du son. Steely Dan, groupe qui est en fait un monstre à deux têtes pilotées par Donald Fagen et Walter Becker, se lance dans cette course folle du Jazz-Rock en sortant des albums qui s’imposent comme des démonstrations rythmiques et mélodiques à destination des audiophiles. L’album « Aja » sorti en 1977 relève le challenge de sélectionner trente des meilleurs musiciens à travers le pays. La batterie du légendaire Bernard Purdie livre son imitable « shuffle » tandis que Dean Parks fait chauffer sa guitare juste comme il faut. La voix unique de Michael McDonald apporte cette touche Californienne à la limite du Rock FM et qui sait donner encore plus de chaleur aux mélodies.

Peut-être moins raffiné mais à la tête d’un répertoire qui a su inspirer de belles reprises chez des artistes de tous horizons, les Eagles couchent aussi sur bande des titres qui font partie des hymnes Pop et Rock. L’album « Hotel California » (1976) qui contient le hit du même nom se penche sur les désillusions d’une génération aux lendemain des années hippies. Ce groupe mélange ses racines Country au son aussi bien langoureux que souriant de la Californie. Le disque s’écoule à quelques 16 millions d’exemplaires. Ironiquement, c’est le célèbre « Their Greatest Hits, 1971-1975 » qui devient la seconde meilleure vente de disque de tous les temps sur le sol américain (29 millions d’unités).

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Pas loin du bruit des vagues que l’on peut deviner les disques des Eagles, les guitares se mettent non seulement à hurler, mais aussi à bondir : avec son album éponyme, Van Halen propose un New Deal du Rock qui s’inspire entre autres des travaux livrés par Led Zepplin. Leur première leçon prend la forme d’un album étonnamment court (à peine plus de trente minutes). Van Halen mélange ainsi un format propre aux années 60 à un fond en phase totale avec son époque : frime, insouciance et éclate totale. La crise ne viendra donc pas à bout du Rock et de ses kilowatts : Van Halen est là pour faire résonner ce message. En 1979, ACDC joue dans une cour similaire en publiant « Highway To Hell ». Ce groupe australien rencontre enfin le succès mondial avec cet album qui lui aussi est truffé de chansons aux élans libidineux irrépressibles. Les cornes de diable perchées sur la tête d’Angus Young et visibles sur la pochette sont depuis devenues des symboles. Le Rock entre en enfer, mais pour la bonne cause…

Comme s’ils faisaient bande à part et cherchaient à éviter toutes ces dernières tendances et modes, Pink Floyd continue son bonhomme de chemin entamé au milieu des années 60. Dernier album sur lequel apparaît Richard Wright aux claviers, « The Wall » sort en 1979 et se présente comme le digne successeur de « Dark Side of the Moon » (1973). Le règne de Roger Waters sur le groupe ne tarde pas à s’affaiblir après la sortie de cet album et la tournée qui suit. À noter que ces problèmes internes de manqueront pas de se répéter au sein d’autres formations à travers le monde.

Clash

The Police, groupe Punk qui amorce très vite un virage Rock sort « Reggatta de Blanc » en 1979. Le « Message in a Bottle » envoyé par ces anglais traverse la planète et ne manque pas d’affoler les classements britanniques et américains. Toujours en Angleterre, le Clash y va aussi de son appel à la population avec « London Calling ». La pochette, qui reprend le graphisme du tout premier album d’Elvis Presley, fait partie des visuels les plus iconiques de la musique Rock. Le style Clash se frotte à la rue et n’hésite pas à atterrir en Jamaïque pour les besoins de leur album « Give ‘Em Enough Rope » (1978). La patrie du Reggae et du Ska est alors portée par son prophète, Bob Marley. En 1977, son album « Exodus » renferme l’hymne « One Love », un chant d’amour qu’il ne cessera de porter sur scène et lors de ses nombreux voyages.

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Au crépuscule des années 70, et comme une étincelle prête à embraser les années 80, Michael Jackson se décide à relancer sa carrière solo et publie son premier album en collaboration avec le producteur Quincy Jones : « Off the Wall » (1979). Les deux hommes franchissent à leur manière le mur du son à travers une collection de chansons louvoyant entre Funk efficace, Disco mélodieux, Pop sucrée sans oublier un zeste de Jazz. 10 millions d’albums plus tard, Jackson ouvre la porte des années 80, décennie qui voit éclore une nouvelle génération d’artistes, à la fois icônes, interprètes, auteurs et businessmen.

Coming Next: Le Studio 54, New York, l’Italie, les pattes d’eph, des chemises ouvertes et bien plus : enquête exclusive sur la génération Disco…

 

Ecoutez les chansons qui ont marqué les 70’s dans la playlist Legacy Stories 70’s #4 sur Deezer ou Spotify.

 

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