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Multi-artistes

La musique dans les années 70 #3

Suite de notre saga LEGACY Stories sur les seventies. Aujourd’hui, voici l’épisode 3 avec au programme Pink Floyd, Bob Dylan, Bruce Sprinsgteen, Queen, et le courant Glam Rock, le tout en image et en musique avec la playlist LEGACY Stories 70’s #3.

jeudi 12 février 2015
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Précédemment dans LEGACY Stories…
Le Hard Rock s’impose et explose, David Bowie ou le chanteur venu d’une autre planète… La Soul traverse une crise de « foi », mais finit par se soigner…

Le premier choc pétrolier confirme ce que les chanteurs de la fin des années 60 pensaient à voix haute : le monde tourne un peu de travers, quand même. Et oui ! À force de capitalisme généralisé et de course à la surconsommation dopée comme un cycliste en pleine étape de montagne, les esprits prennent du recul et se rendent compte que le bonheur doit bien se trouver ailleurs finalement… Et après tout, chacun ses bonheurs : nous avons évoqué précédemment la prolifération des paradis artificiels et leur principal effet pervers, à savoir nous priver régulièrement de génies sacrifiés sur l’autel d’une célébrité bien trop précoce…

Du coup en studio, les Beatles démantelés et les Rolling Stones confirmés dans leur poste de fonctionnaires du Rock Blues, tout reste à faire, ou plutôt à refaire, pour une nouvelle génération d’artistes. Un pan du Rock évolue vers un Hard Rock un peu sale (lire notre précédent épisode). Une autre branche de la scène musicale va retenir les leçons enseignées par Phil Spector. Le créateur du Wall of Sound est le premier à faire comprendre que la musique Pop et Rock n’est pas qu’une affaire d’énergie brute captée dans des conditions parfois hasardeuse.

 

Pink Floyd, l’autre mur du son
Au milieu des années 60, l’intriguant Syd Barrett est le personnage qui réussit à rassembler les membres de Pink Floyd, qui jusque-là bourlinguaient tous dans des formations locales assez conventionnelles. Après avoir écumé la région de Cambridge, le groupe trouve son nom définitif sur la route avant d’atterrir à Londres. Le premier album de Pink Floyd, « The Piper at the Gates of Dawn » tisse le pont entre le Rock Psychédélique américain et le son Pop anglais. Le groupe effectue la première partie de Jimi Hendrix sur une de ses tournées fin 1967. Barrett quitte prématurément l’aventure pour des raisons de santé en 1968. À l’aube des années 70, Pink Floyd doit se réinventer. Et vite. En 1969, ils ont pour mission d’enregistrer la bande originale du film « More », qui sort initialement chez Columbia. S’en suit un album live agrémenté de quelques expérimentations fabriquées par chaque membre du groupe en studio (« Ummagumma », 1969). De « Zabriskie Point » (1970) à « Obscured by Clouds » (1973), le combo affirme son identité et trouve en Roger Waters un leader solide et charismatique.

En 1973, Pink Floyd livre son propre « Sergent Pepper » : « Dark Side of the Moon ». Cet album permet à l’ambitieuse formation de sortir définitivement des frontières anglaises et de partir à l’assaut de la planète. Troisième meilleure vente mondiale de tous les temps, ce disque est aussi une référence toujours utilisée dans le milieu audiophile pour régler les systèmes audio et autres chaines Hi-Fi. C’est en effet la production de « Dark Side of the Moon » qui fascine. Le départ de Barrett avait mis les autres membres au pied du mur : il fallait continuer, tout en tâtonnant à gauche et à droite afin d’éviter le pire. « Dark Side » est l’aboutissement de la réflexion de ces musiciens privés du jour au lendemain de leur auteur phare. A cette recherche constante d’identité s’ajoute l’intelligence d’utiliser des machines peu voire jamais réquisitionnées pour un disque Pop à l’époque : ainsi, le groupe se débarrasse des magnétophones 6 ou 8 pistes au profit d’un généreux 16 pistes. Alan Parsons s’occupe de la partie technique (c’est à cette époque que les ingénieurs du son commencent à prendre du galon). Le disque sonne comme une suite logique des travaux de Spector : les Pink Floyd imaginent un son en 4 dimensions, qui propose une expérience totalement immersive pour qui se munit d’un casque audio digne de ce nom. Parsons mélange instruments de musique et sons de la vie quotidienne : bien avant les samplers, les magnétophones permettent de créer de façon artisanale des montages ambitieux.

« Dark Side » est l’Everest qui jaillit du sol en 1973 et qui montre la voie que le groupe va continuer de suivre avec ses albums-concepts suivants : « Wish You Were Here » (1975), « Animals » (1977) et « The Wall » (1979).

 

dylanbloodBob & Bruce
Et pendant ce temps, à New York, alors qu’on le dit père de famille de plus en plus tenté par une retraite loin des projecteurs, Bob Dylan livre un « Blood on Tracks » qui démontre que le troubadour du 20ème siècle ne lâche décidément pas l’affaire. L’album nait au moment où Dylan rompt avec sa compagne. L’homme explore de nouveaux horizons artistiques et se frotte à la peinture. Comme un parcours initiatique, son mode opératoire change, laissant sous-entendre que ses dernières expériences l’ont nourri et changé. « Blood on Tracks » lui permet de revenir sur le devant de la scène Pop et Folk. Les chansons sont enregistrées entre New York et son Minnesota natal. Dylan se montre peu satisfait de certains enregistrements réalisés dans la grande pomme. Sur un coup de tête, comme seul un artiste réveillé et aux aguets peut le faire, il comprend qu’il doit terminer et peaufiner les derniers titres « chez lui », près de ses racines (« Idiot Wind », « You’re a Big Girl Now », « Tangled Up in Blue », « Lily, Rosemary and the Jack of Hearts », et « If You See Her, Say Hello ». En 10 chansons, Dylan se retrouve.….

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…. Tandis qu’un autre artiste se découvre. A Freehold (New Jersey), le jeune Bruce Springsteen est marqué aussi bien par l’oeuvre de Bob Dylan, le libérateur de la conscience, que celle d’Elvis, celui qui imposa le Rock, le sexe et les filles qui vont avec à travers toute la planète. Bruce comprend que sa vie sera faite de musique, de paroles et de sueur. Un contrat avec la Columbia en poche dès 1972, Springsteen et ses amis musiciens publient un premier album, « Greetings from Asbury Park, New Jersey ». Cet essai a surtout valeur de carte de visite. Les choses commencent sérieusement lorsque le second épisode, « Born to Run » (1975) propose une cuisine intelligente où le son du futur « Boss » se précise : batterie musclée, guitares précises, paroles aiguisées : entre la puissance du Rock et la conscience du Folk, Springsteen devient le nouveau penseur avec qui il faut désormais compter, et ce même si dans les années 80, son tube « Born in the USA » est récupéré à des fins politiques par un Ronald Reagan décidé à rester locataire de la Maison Blanche (mais de cela nous reparlerons une autre fois).

 

Queen & Glam
Loin de ce vrai-faux duel de chanteurs (car au final Springsteen ne va pas sans Dylan, et inversement), la scène Rock grouille de talents qui portent cette culture à d’autres niveaux.

Prenons le cas de Queen par exemple. Ce légendaire groupe anglais formé en 1970 et mené par Freddie Mercury peaufine son concept jusqu’au bout des cordes de guitares : le nom Queen n’est pas anodin : il s’agit d’un tacle direct à la Reine mère, tout en voulant dire, en argot, « homosexuel ». Mercury et ses amis (Brian May, Roger Taylor et John Deacon) font partie de ces nouveaux groupes qui se permettent de passer deux ans en studio pour enregistrer un disque alors que, dans les années 60, leurs ainés ne mettaient que quelques semaines… Leur premier album éponyme rencontre un succès honnête, mais c’est le second, logiquement intitulé « Queen II » qui leur ouvre les portes du succès : le titre « Seven Seas of Rhye » se classe 10ème en Angleterre. La pochette du disque plait tellement à Mercury qu’elle sert de base à la vidéo qui illustre la chanson « Bohemian Rhapsody », publiée en 1975. Queen, et surtout Mercury, comprend bien l’importance des medias audiovisuels et de l’impact que peuvent avoir des mises en scène abouties : sur scène, il imagine des numéros construits comme des tableaux, ce qui finit par placer le groupe dans un registre plus théâtral que ses pairs.

iggyshotL’Angleterre est aussi le terreau du Glam Rock, un style qui renoue avec une insouciance propre aux premières années du Rock, avec un goût prononcé pour les vêtements, poses et attitudes spectaculaires. Mott the Hoople est l’un des groupes phare de cette mouvance. Lorsqu’ils effectuent une tournée aux USA, ils demandent à Queen d’assurer leur première partie. L’album « All the Young Dudes » confirme leur statut de représentants charismatiques de ce courant qui s’essouffle à la fin des années 70 (pour laisser place au mouvement Punk). Preuve de l’importance de la scène anglaise dans l’industrie musicale à cette époque : si plusieurs artistes issus du Royaume-Uni (David Bowie en tête) embrassent le genre à bras ouverts, d’autres nés sur le sol américain, comme Lou Reed ou encore Iggy Pop finissent aussi par succomber, même furtivement à ce mouvement.

 

 

Coming Next: Paul sans les Beatles : renaissance ou pas ? Le Disco à travers le monde, et la musique fait son cinéma…

Ecoutez les chansons qui ont marqué les 70’s dans la playlist Legacy Stories 70’s #3 sur Deezer ou Spotify

 

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