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Jimi Hendrix

Le «Voodoo Child» a encore des choses à dire, et à montrer…

Ils sont rares, les guitaristes de génie à être entrés dans la légende pour toujours : Jimi Hendrix en fait évidemment partie. Qualifié de « plus grand guitariste de tous les temps » par le magazine Rolling Stone, l’Américain, mort en 1970, vit toujours et continue de vibrer dans chaque guitare électrique. Quarante-deux ans après sa mort, des …

lundi 09 juillet 2012
UNE

Ils sont rares, les guitaristes de génie à être entrés dans la légende pour toujours : Jimi Hendrix en fait évidemment partie. Qualifié de « plus grand guitariste de tous les temps » par le magazine Rolling Stone, l’Américain, mort en 1970, vit toujours et continue de vibrer dans chaque guitare électrique. Quarante-deux ans après sa mort, des enregistrements restaurés viennent raviver la flamme, comme les deux mythiques concerts de 1970 donnés au Community Theatre de Berkeley par Jimi Hendrix, Mitch Mitchell à la batterie et Billy Cox à la basse, le 30 mai 1970, dans la ville californienne de la célèbre université. Ceux qui étaient là peuvent en témoigner : ce n’étaient pas des notes qui sortaient de la Fender Stratocaster d’Hendrix, mais bel et bien des cris. Parfois des cris de joie, parfois des cris de détresse, mais toujours des hurlements contrôlés et sauvages, marque de fabrique du guitariste de Seattle.

 

Jimi Plays Berkeley sort en DVD et en Blu-Ray dans une version au son retravaillé. Initialement sorti en salles en 1971, ce film était disponible en cassette VHS au début des années 90. Ce live exceptionnel comprend douze titres sur une durée de soixante-sept minutes où la dynamique pulsative de Jimi Hendrix et de ses deux musiciens prend ici toute son ampleur grâce à un remastering de qualité. « Machine Gun », « Foxy Lady », « Voodoo Child (Slight Return) », « Hey Joe » ou le furieux « Purple Haze » impressionnent encore plus aujourd’hui, grâce à la technologie mise au service de ce son qui ne demandait qu’à être dépoussiéré. Le résultat est tout simplement bluffant. Jimi Plays Berkeley permet aussi de regarder le deuxième set de ce concert, joué ce même 30 mai 1970 (soit quelques mois avant la mort tragique et inattendue de Jimi Hendrix) en profitant de quelques titres qui ne figuraient pas sur le film original, comme « Hear My Train A Comin’ ». De plus, quinze minutes de documentaires comprenant des images en backstage et sur scène lors des répétitions viennent étoffer ce concert magistral.

 Le «Voodoo Child» a encore des choses à dire, et à montrer…

On sait finalement pas mal de choses sur Johnny Allen Hendrix, né en 1942 d’un père d’origine indienne, noires, blanches et Irlandaises et d’une mère noire d’à peine dix-huit ans. On sait notamment que son enfance fut tumultueuse, pour ne pas dire douloureuse, en raison d’une mère dépressive, alcoolique et démissionnaire. L’enfant Hendrix est aussi mal à l’aise à l’école qu’à la maison, et c’est à l’âge de huit ans que Johnny Allen Hendrix, qui n’est pas encore le grand Jimi, s’entraîne à reprendre les morceaux de jazz et de rhythm’n’blues entendu dans le poste de radio familial. Son père, décelant un potentiel certain chez l’enfant, décidera de lui offrir un instrument digne de ce nom… On sait pas mal de choses sur la vie de Jimi Hendrix… oui, mais jamais autant que lorsque c’est Bootsy Collins qui la raconte.

Le «Voodoo Child» a encore des choses à dire, et à montrer…

C’est le cas sur le DVD/Blu Ray Jimi Hendrix Voodoo Child, où le membre des mythiques Parliament et Funkadelic nous parle de Jimi Hendrix. Sa vie privée, ses inspirations, ses influences, ses états d’âme : tout est ici raconté à la première personne avec cet autre grand personnage de la musique, Bootsy Collins, qui a bien connu le « voodoo child ». Le film comprend également des interviews avec Jimi Hendrix, des lettres originales écrites de sa main, des enregistrements méconnus du guitariste, sans oublier les photographies rares, parfois inédites, du musicien en concert ou en coulisses. La dimension personnelle, la sphère privée et intime de Jimi Hendrix sont également dévoilées avec pudeur dans ce film, grâce à des cartes postales que le guitariste a écrites à son père, des brouillons, des esquisses de dessins et des paroles de chansons retrouvées dans les archives personnelles du musicien après sa mort en 1970.

Idem dans le DVD Blu Ray West Coast Seattle Boy, qui évoque un Jimi Hendrix au talent incommensurable. Ce documentaire de deux heures était paru dans le gargantuesque coffret West Coast Seattle Boy : The Jimi Hendrix Anthology, qui regroupait toutes les chansons de Jim Hendrix. Ici, ce film est digitalement remasterisé et propose des interviews et des enregistrements d’Hendrix durant ses sessions avec son batteur Mitch Mitchell et les bassistes Noel Redding et Billy Cox, qui formèrent successivement The Jimi Hendrix Experience jusqu’en 1970.

 

Que ce fut avec des albums comme Axis : Bold As Love (1967) ou Electric Ladyland (1968), Jimi Hendrix a su fédérer les férus de rock évidemment, mais aussi un public plus porté vers des appétences funk ou jazzy. C’est d’ailleurs là le tour de force du chanteur et guitariste (son rôle de chanteur est souvent mésestimé, alors que ce grand guitariste avait aussi une voix exceptionnelle), qui est parvenu à créer un univers protéiforme et jamais clivant, réunissant les genres et les humeurs autour de sa musique féroce et sensible. Que dire de « Little Wing » ou de l’intro de « Voodoo Child (Slight Return) », si ce n’est qu’elles dressent des ponts entre lyrisme guitaristique et sauvagerie rock avec une grâce et une évidence absolues ?

 

Icône incontournable de la guitare électrique, emblème d’une génération estampillée « peace and love » (celle qui est allée à Woodstock avec des fleurs dans les cheveux pour ne pas aller au Vietnam avec des armes…), chef de file malgré lui d’un nouveau courant rock, Jimi Hendrix aura marqué son empreinte sur le long terme. En attestent les succès toujours fulgurants de toutes les rééditions dont Jimi Hendrix fait l’objet au fil des années, depuis sa mort inopinée un soir de septembre 1970. L’héritage inépuisable laissé par Jimi Hendrix recèle des mystères toujours aussi vivaces au bout de quatre décennies. Encore une occasion de se plonger dans l’univers du Voodoo Child disparu bien trop tôt.