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Bruce Springsteen

Clarence « Big Man » Clemons, 1942 – 2011

Sur scène, c’était devenu un rituel qui pouvait prendre jusqu’à trois vraies minutes aussi bouillantes qu’un sermon du Révérend James Brown dans le film « Blues Brothers » : en introduction de « Tenth Avenue Freezeout », un des morceaux de bravoure de BORN TO RUN, Bruce Springsteen ayant présenté tout son E Street Band, « s’attaquait » au cas de son …

vendredi 24 juin 2011
clarence clemons bruce springsteen

Sur scène, c’était devenu un rituel qui pouvait prendre jusqu’à trois vraies minutes aussi bouillantes qu’un sermon du Révérend James Brown dans le film « Blues Brothers » : en introduction de « Tenth Avenue Freezeout », un des morceaux de bravoure de BORN TO RUN, Bruce Springsteen ayant présenté tout son E Street Band, « s’attaquait » au cas de son gigantesque saxophoniste : « …et maintenant, en dernier mais pas le moindre, voici LE Grand Homme en personne, Secrétaire de la Soul, Ministre de la Fraternité, Roi du Monde, Maître de l’Univers…Son nom ? Son NOM ?? SON NOM ??? OUAIIIS, CLARENCE CLEMONS !!!… ».

Sur la pochette dudit album, qui lança tout de go le Boss, son Groupe et leur Légende en 1975 dans un tonnerre de guitares au grand galop, de verbe conquérant et de cuivres en fusion, le petit gars blême du New-Jersey accrochait son sourire éperdu à l’épaule de cette montagne d’humanité protectrice dont la parole était rare et tout en souffle plus généreux encore que puissant, et c’est peu dire…

Ce 18 juin, trois ans après un autre E Streeter fondateur, Danny Federici, Big Man, le-bien-aimé du public, s’est éteint. Un dérisoire AVC a fait choir, puis taire, le ténor doré sur tranche de « Jungleland », « Badlands » et autres paysages urbains traversés de « River » aux eaux de chair et de sang. Entré en mystique springsteenienne dès septembre 1971 dans un bar d’Asbusry Park, Clarence Clemmons était né  baptiste en Virginie, avait grandi en Gospel, et s’était pour toujours converti au Rock’n’Roll grâce à Little Richard : la Vision du jeune Bruce le frappa comme un coup de foudre et une chaleureuse évidence en plein rut ; désormais, hormis un hiatus de huit ans, les Deux feraient la Paire sur près de quatre décennies de complicité musicale et humaine quasi totales. A l’oreille comme au cœur des fans, l’un n’allait pas sans l’autre…

Mais si le Boss se sent bien égaré aujourd’hui, que dire des cinq veuves, quatre fils et innombrables ami(e)s du Géant Noir, parmi lesquel( le)s Aretha Franklin, John Armatrading, Gary Us Bonds, Ringo Starr et jusqu’à la plus récente, miss « monstresse » en personne, Lady Gaga… Où qu’il aille, The Big Man va bientôt retrouver ses idoles, Brother Ray (Charles), et The Big O’, Roy Orbison : en trio, ça pourrait faire un peu de beau bruit…

Retrouvez ici la discographie de Bruce Springteen