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The Jacksons

Unity Tour – Paris, 11 juillet 2014

Les Jacksons ont souvent défrayé la chronique ces dernières années. La dernière tournée du groupe au complet, le Victory Tour de 1984, avait définitivement eu raison de la cohésion de cette entreprise familiale.

mercredi 23 juillet 2014
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Michael, auréolé du succès planétaire de Thriller, n’avait plus sa place au sein de cette formation. Et comme souvent dans l’histoire du Rock et de la Pop, les tensions, jalousies et autres luttes d’intérêt entre les membres ont nuit à la vision et au message du groupe. Sauf que chez les Jacksons, la première famille du show business, tous ces paramètres ont évidemment été sur-amplifiés.

En 2014, quatre des frères restants (le 5ème et plus jeune, Randy, préfère rester loin des projecteurs) ont décidé de revenir en France pour ce qu’ils savent surement faire de mieux : de la musique. Dans un Palais des Congrès ramassé (près de 50% des tickets ont su trouver preneur), ils ont ainsi passé en revue leurs plus grands titres.

 

Unity Tour – Paris, 11 juillet 2014

 

Le show fait évidemment référence à Michael Jackson et lui rend hommage à plusieurs moments. Mais le plus important dans cette tournée des Jacksons, c’est de voir ces quatre frères redonner vie aux chansons qu’ils ont enregistrées et défendues sur scène il y a plus de 30 ans et qui, pour certaines, sont devenues des classiques. Les spectateurs les plus attentifs ont remarqué ce focus intéressant sur les années Philly du groupe, qui, à l’époque, avaient donné vie à deux albums, dont Goin’ Places, énorme échec commercial et critique lors de sa sortie et qui revit à présent sur scène à travers ses douces mélodies sirupeuses mais efficaces.

Plus le show avance, plus une question résonne : pourquoi le groupe ne s’est pas entêté, malgré l’ombre écrasante de Michael, à donner suite à ses propres aventures musicales ? Leur dernier album studio, 2300 Jackson Street, publié il y à 25 ans, aurait mérité d’être suivi d’autres chansons qui auraient permis au groupe de s’assumer sans son leader historique pour trouver une nouvelle identité.

Les Jacksons sont sans aucun doute le dernier « super-groupe » produit par Motown. Cela veut dire qu’ils ont appris le métier au sein de cette prestigieuse écurie. À l’aube des années 70, ils deviennent les premières idoles adolescentes afro-américaines avant d’effectuer plusieurs fois le tour du monde. « Un Motowner reste un Motowner », aime à déclarer le légendaire Smokey Robinson. Les Jacksons restent le point de départ des carrières de Michael et Janet : c’est au sein du cocon familial que les membres les plus doués de la famille apprennent les ficelles du métier avant de voler de leurs propres ailes.

 

Unity Tour – Paris, 11 juillet 2014

 

Ce show rappelle aussi à quel point le temps passe. Le poids des années a peut-être diminué leur vigueur, mais les Jacksons savent encore gérer l’espace scénique. Jackie du haut de ses 63 ans accuse le coup. Marlon, qui dans ses jeunes années éprouvait certaines difficultés à développer ses talents de danseur, semble prendre un bonheur sincère à reprendre la route et à partager ces moments sur scène avec le public. Il apporte ce recul et ce second degré qui permet de savourer à nouveau les titres qui ont bâti l’histoire du groupe.

Pendant les 90 minutes qui composent ce show, les Jacksons expliquent leur histoire, et, de façon assez surprenante, conservent finalement une attitude assez humble vis à vis de leur légende. Cet « Unity Tour » lancé en 2012 donne à son public l’occasion de passer un bon moment, comme lorsque l’on va au cinéma voir un blockbuster avec un paquet de popcorn. Une machine à divertir avant tout donc : un objectif essentiel atteint de façon décente, et c’est bel et bien là l’essentiel.

Richard Lecocq