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Multi-artistes

La musique dans les années 60 #4

La semaine dernière, nous vous présentions le troisième volet de notre saga LEGACY Stories sur les sixties. Aujourd’hui, voici l’épisode 4 avec au programme Elvis Presley, Janis Joplin, Jimi Hendrix et Jim Morrison, le tout en image et en musique avec la playlist LEGACY Stories 60’s #4.

jeudi 11 décembre 2014
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Précédemment dans LEGACY Stories…
Les 60’s voient le Jazz évoluer avec l’arrivée du Free Jazz. Au départ réfractaire, Miles Davis embrasse ce genre et poursuit son épopée musicale. La Hi-Fi s’installe dans les foyers, et la musique passe de l’âge organique à l’ère électrique : Simon & Garfunkel en sont les témoins-cobayes et Phil Spector enchaîne tubes et expériences sonores révolutionnaires.
Et Elvis dans tout ça ?

Elvis in the 60’s

Le 25 mars 1960, Elvis Presley fête son retour aux USA avec une émission télé spéciale : « Frank Sinatra Timex Special : Welcome Home Elvis ». Le légendaire crooner accueille Elvis qui retrouve sa chère patrie et les plateaux de télé. Négocié par son imposant Colonel Parker, cette apparition, qui permet au King de gagner 125 000 $, est un prélude à un exil hollywoodien qui confine Elvis aux plateaux de cinéma. Loin de l’esprit de rébellion au tout début de la décennie, le voilà qu’il campe des rôles plus souvent prétextes à des tableaux de danse et de chant.

elvispotluckalbumSur le plan musical, Elvis publie son premier album en stéréo en 1960 (« Elvis Is Back ! »). Il enchaine les disques-bandes originales de films tels « G.I. Blues » (1960), « Girl Happy » (1965) ou encore « Double Trouble » (1967). L’un de ses rares véritables albums de studio, « Pot Luck » (1962) regorge de pistes enregistrées sur des sessions étalées sur un an. Le succès commercial de cette galette confirme que le public se lasse de l’image hollywoodienne d’Elvis. Paradoxalement, les fleurs imprimées sur les chemises du King n’annoncent en rien toute la force du Flower Power emblématique du mouvement hippie. Elvis devient un roi prisonnier de sa cage dorée. Le temps passe et la Pop des Beatles et le Rock au parfum de Blues des Rolling Stones font tourner les têtes des filles et font réfléchir les garçons.

 

Le comeback

Fin 1967, Elvis et son manager se rendent compte que la musique continue de tourner à l’extérieur des plateaux de cinémas aseptisés de Hollywood. Le Colonel Parker décide de remettre son poulain sur ledevant de la scène Rock : il signe avec NBC un contrat de 1,25 millions de dollars garantissant au King de briller à nouveau de 1000 feux sous les projecteurs des plateaux de télé qui l’ont aidé à construire sa légende près de 10 ans plus tôt. Steve Binder, connu pour ses nombreux « T.A.M.I Shows », se charge de la réalisation du show télé qui permet à Elvis de retrouver son public : baptisée « NBC-TV Special », mais largement connue sous le titre « ’68 Comeback Special », cette émission est une leçon, un moment ou le Roi du Rock’n’Roll remet les pendules à l’heure. Elle bat des records d’audience, et sème la graine du show « Unplugged » que MTV s’évertuera à faire pousser à la fin des années 80.

Et pendant ce temps, chez les membres du tristement célèbre Club des 27…

Pendant qu’Elvis remplissait ses obligations contractuelles à Hollywood, la scène musicale voit surgir une dynastie d’anges aux ailes fragiles.

janisjoplinHonneur aux dames avec Janis Joplin. Incomprise dans son Texas natale où son expérience du rejet sera le ciment de sa force créatrice, elle se dirige vers San Francisco où elle se frotte à des esprits ouverts tout en se familiarisant avec les stupéfiants.

En tant que chanteuse du groupe Big Brother & The Holding Company, elle participe à l’enregistrement de l’album « Cheap Thrills », reconnu pour son esthétique sonore brute et sans ambages. Sa version de « Summertime » reflète la complexité de son âme. Tempérament de feu en public, mais femme timide en privé, elle succombe le 4 octobre 1970 d’une overdose d’héroïne. De façon assez injuste et ironique, son plus grand succès commercial est un titre publié en single à titre posthume : « Me And Bobby McGee » reste N°1 pendant deux semaines aux USA. A l’instar du « (Sittin’ On) The Dock Of The Bay » d’Ottis Redding, légende de la Soul qui avait su fasciner la chanteuse, le public célèbre en musique la disparition de celle qui fut surnommée la Mama Cosmique ou encore Pearl par ses proches et ses fans.

jimihendrixJimi Hendrix, que Janis Joplin compte parmi sa longue liste d’amants, est l’un des musiciens les plus importants du XXème siècle. Au cours d’une carrière longue de quatre ans, il redéfinit la façon de jouer et de mettre en valeur la guitare électrique, dans un paysage musical marqué par les innovations techniques. Prince lui doit son look des années « Purple Rain », et grâce à lui, le larsen est anobli au point de devenir une note de musique reconnue par les musiciens et les studios d’enregistrement. A la tête du Jimi Hendrix Experience, il livre ce Blues psychédélique truffé d’astuces rythmiques en avance sur leur temps. Les quatre albums publiés entre 1967 et 1970 (« Are You Experienced » (1967), « Axis: Bold as Love » (1967), « Electric Ladyland » (1968) et « Band of Gypsys » (1970)) sonnent comme les quatre points cardinaux du Rock et du Blues modernes, des piliers en marbre sur lesquels ne cessent de s’appuyer des générations de Guitar Heroes depuis. Mais ce qui est insaisissable reste fragile : trop de génie, comme le filament incandescent d’une lampe d’amplificateur, finit par éclater. Electron libre d’un système qui commence à prendre des airs d’institution, Hendrix fige son œuvre au hasard de ses voyages et de ses rencontres. Dans des circonstances toujours entourées de mystère, il est retrouvé inanimé dans une chambre d’hôtel à Londres le 18 septembre 1970, à l’âge de 27 ans. Une disparition lunaire, comme si le Rock censé créé une dynastie de rebelles avait fini par aspirer des plus glorieux candidats.

Un prince noir fait également son entrée au Club des 27 : Jim Morrison qui entretient à une époque des relations bibliques avec la belle Janis (ce qui donne soudainement au Club des 27 une connotation assez libidineuse), est le « frontman » charismatique des Doors. Avec sa silhouette longiligne et ses longs cheveux noir, il est ce premier sex symbol destroy que feu Michael Hutchence et autres Jon Bon Jovi auront du mal à renier parmi leurs influences majeures dans les années 80. Dès sa formation, ce groupe basé à Los Angeles ne tarde pas à rencontrer un vif succès : « Light My Fire » entre le 24 juin 1967 dans le Top 40 et reste pendant trois semaines consécutives N°1 de ce classement. Mais Jim est en colère. Contre beaucoup de choses et notamment le système. Lors du mythique concert donné le 1er mars 1969 à Miami, il arrive sur scène fortement alcoolisé et insulte la foule qui, contre toute attente, semble en redemander. Morrison promet alors de dévoiler un élément crucial de son anatomie ce soir-là sur scène… Au lendemain de cette prestation, il ne se souvient plus s’il est allé au bout de ce pari : « Le doute m’habite, je ne sais plus »… Mais le mâle est fait : un mandat d’arrestation est lancé contre lui, nourri de plusieurs chefs d’accusation : « comportement indécent », « exhibition indécente », « outrage aux bonnes mœurs » et « ivresse publique ». Le groupe The Doors survit à ces frasques, et le scandale devient plus que jamais le label rouge des rebelles élevés au plein air. Tiraillé entre ses ambitions de poète et le conformisme que représente désormais à ses yeux les Doors, il s’isole dans ses peurs et l’alcool. Lassé par le star system, il se réfugie en Europe. Il décède à Paris dans sa baignoire dans la nuit du 2 au 3 juillet 1971. Les circonstances mystérieuses de la disparition de cet ange du Rock enterré au cimetière du Père Lachaise nourrit les pages de nombreuses biographies et ajoute une nouvelle pierre à la mythologie Rock du tout début des années 70.

Ainsi s’achève cette saga consacrée aux 60’s.
Cette décennie pleine de révélations a permis au Rock et à la Pop de s’installer et de devenir le cadre inébranlable de la culture contemporaine. Cette époque a su trouver son Roi et ses sujets. La musique continue sa course dans un monde sur lequel de lourdes questions économiques et sociales ne cessent de peser. Comment ces artistes devenus des presque Dieux vivants vont survivre à ces années dorées ? Réponse dans notre prochaine saga « La musique dans les années 70″…

En attendant, la semaine prochaine : LEGACY Stories remonte le temps pour atterrir au milieu de la foule venue assister au légendaire festival de Woodstock.

Ecoutez les chansons qui ont marqué les 60’s dans la playlist Legacy Stories 60’s #4 sur Deezer ou Spotify.