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Multi-artistes

La musique dans les années 60 #3

La semaine dernière, nous vous présentions le second volet de notre saga LEGACY Stories sur les sixties. Aujourd’hui, voici l’épisode 3 avec au programme Miles Davies, Phil Spector et Simon & Garfunkel, le tout en image et en musique avec la playlist LEGACY Stories 60’s #3.

jeudi 04 décembre 2014
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Précédemment dans LEGACY Stories…
La musique Rock s’inspire du cinéma pour créer de nouvelles idoles. La télé aide les Rois de cette nouvelle scène à toucher des millions de gens. Mais un certain Bob Dylan et toute une génération d’artistes se disent qu’il y a bien un sens plus profond derrière cette musique. Les années 60 où le laboratoire d’un nouveau souffle…

Le Rock crie, et le Jazz se libère

Miles Davis crée au milieu des années 50 une formation qui fait date dans l’histoire du Jazz. Il compte parmi ses collègues l’illustre John Coltrane. En avril 1961, ce dernier quitte le groupe car son style et son jeu ne matchent plus avec ceux des autres membres. Davis continue son bonhomme de chemin. Alors qu’il a su initier les styles et les modes dans cette musique pendant plusieurs années, un courant surgit sans crier gare au point de surprendre le maître : le Free Jazz (aucun lien avec un éventuel portail de musique Jazz proposé par un célèbre opérateur internet), qui fait fi des cadres dessinés par le Jazz modal façonné par Coltrane et Davis. Ce dernier critique ouvertement ce nouveau courant. Mais doucement et surement, il ne peut nier son importance et recrute de jeunes recrues pour qui ce style est inné.

Miles smilesAu gré des tournées et de sessions en studio, le groupe prend ses marques. En résulte « Miles Smiles » (1967), second opus enregistré par Miles et son second quintet. Le musicien évite de tomber dans le Free Jazz béat et préfère annoncer d’autres couleurs et textures qui le pousseront inexorablement à mélanger le squelette organique du Jazz aux machines électriques propres au Rock et à la Pop. En résumé : dès la fin des années 60, Davis se met à intégrer des instruments amplifiés dans son oeuvre.

Les techniques d’enregistrements ne cessent d’évoluer. La mutation de Miles Davis en est un exemple frappant. Alors que les gamins écoutent leurs 45T sur des Tepaz (des platines tourne-disques souvent présentées  sous la forme de vanity case) au son nasillard, tout un pan de l’industrie musicale compte bien donner au disque vinyle une qualité sonore optimale.

Le son fait sa révolution

CBS est l’un des artisans de ces améliorations sonores : en 1948, la firme supplante le 78T en commercialisant le disque microsillon 33T également connu sous l’abréviation LP (pour Long Play) : l’album sous sa forme moderne est né. La musique enregistrée devient un spectacle que chacun peut désormais s’offrir à domicile grâce à l’essor des chaines Hi-Fi (pour Haute Fidélité). De tailles imposantes et composées de plusieurs éléments (platine vinyle, tuner, ampli, etc.) elles talonnent désormais le poste de télévision pour s’installer – pendant un long moment en tout cas – dans les salons et les chambres des adolescents. Il se dit même que dans certains pays, des mélomanes construisaient leurs maisons autour du meuble Hi-Fi…

Ces avancées technologiques et le développement de ce marché propre au schéma imposé par la société de consommation poussent les maisons de disques et les fabricants d’appareils électroniques à se rapprocher. C’est dans ce contexte que CBS et la firme japonaise Sony signent un partenariat en 1968. Le géant nippon se charge de la production en usine des disques de la célèbre major. Et pour le coup, parallèlement aux révolutions portées par le Folk et le Rock, c’en est une autre qui est en marche.

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Le son au service de la mélodie

Si Miles Davis a su s’ouvrir à d’autres sonorités, des artistes de la scène Pop n’hésitent plus à se frotter à des instruments que l’on croyait réservés à la musique classique. Le symbole de cette révolution sonore porte le nom de Phil Spector. Apres quelques projets en tant que chanteur, c’est en prenant la casquette de producteur qu’il marque l’histoire de la production musicale. La période 1960-1965 lui permet d’aligner des standards voire de véritables franchises sonores, tel le légendaire « Unchained Melody » des Righteous Brothers (1965). Ce titre prend une toute autre dimension lorsque Demi Moore et Patrick Swayze pétrissent la terre glaise au son de cette chanson dans une des scènes mythiques du film « Ghost » (1990), créant ainsi un avant et un après dans l’histoire de la sculpture faite maison. Spector, qui aura marqué son époque grâce à ses exploits musicaux et capillaires, transforme les studios d’enregistrements en laboratoires dans lesquels il imagine une alchimie entre le Rock, la Pop et la musique classique. Il développe une technique d’enregistrement en mono afin de capter au plus près le son de chaque instrument présent dans un orchestre. En résulte un style parfois grandiloquent baptisé « Wall of Sound » (le mur du son) qui casse des briques et parvient à poser son empreinte sur l’ultime album des Beatles, « Let It Be ».

Le débat acoustique / électrique finit par peser sur le destin des certaines chansons. Le premier tube de Simon & Garfunkel illustre parfaitement cette idée. Ils enregistrent leur composition « The Sound of Silence » avec des arrangements classiques. Elle figure sur leur premier album pour Columbia, « Wednesday Morning, 3 A.M », qui ne rencontre qu’un succès confidentiel. « A l’insu de leur plein gré », une nouvelle version pourvue de nouveaux arrangements « électriques » est envoyée aux radios. Le succès est tel que la chanson donne son titre au second album de Simon & Garfunkel pour Columbia en 1966. « The Sound of Silence » leur ouvre ainsi les portes du succès, avec une longue série de chansons mais surtout de mélodies intemporelles…

Coming next : Jimi Hendrix, Jim Morrison, Janis Joplin : le club des génies brisés… Mai 68, Woodstock : les fleurs prennent le pouvoir…

Et aussi : Elvis : ses années ciné et son grand « comeback » en 68… Les Rolling Stones ou le Rock gravé dans le marbre…

Ecoutez les chansons qui ont marqué les 60’s dans la playlist Legacy Stories 60’s #3 sur Deezer ou Spotify.